Au PC de Kerganet, l'adjudant Duseval, le sergent-chef Nicol, le caporal Richert, Bourrec, Lechniack, Colias et quelques autres, ont réquisitionné des voitures Citroën auxquelles ils ont enlevés les portières et les vitres. Ils opérèrent alors dans la région Auray-Baden-Hennebont, et effectuent la journée des patrouilles à la recherche de détachements Allemands, tandis que la nuit, ils partent réaliser des sabotages sur la ligne Auray-Vannes. Ainsi, les 4 et 5 aout 1944, le groupe attaque des convois ennemis au carrefour des Terres Rouges, à la sortie d'Auray.
Les voitures se suivent rapidement et déboulent au milieu des Allemands qui sont allongés dans les fossés et sur le bord de la route. En tête, Christian Duseval traverse le carrefour à toute allure, pendant que Marcel Collias, à l'avant, et René Richert, debout surle pare-choc arrière, ouvrent le feu avec leur FM. Plusieurs véhicules ennemis sont atteints et brûlent. Derrière, Francis Nicol arrive à son tour et cerne les soldats Allemands qui lèvent les bras. Les parachutistes fons un grand nombre de prisonniers et bloquent ainsi l'itinéraire de repli des troupes qui tentent de rejoindre Lorient. Le lendemain, les parachutistes parviennent à repousser une attaque Allemande vers Baden.
ps : après la dispersion de Saint-Marcel, Nicol et ses hommes sont partis vers le secteur de Baden, en relation notamment avec Larralde, Berr, Deschamps. IL semble que Duseval était présent. En tout cas, sa présence début Aout indique qu'il n'est pas arrivé par planeur, mais qu'il était présent à Saint-Marcel.
Historique des combats du 6 aout 1944 survenus à Baden et Auray, entre combattants SAS Français, Résistant locaux, et les troupes allemandes rejoignants le front de la poche de Lorient.
Baden, conseil municipal du 13 mai 1990,récit par E. Mentec René, Président de l'amicale du 2ème Bataillon FFI/ORA du Morbihan
Changement du nom de la rue des écoles (Baden) en rue du 6 aout 1944.
C'est en souvenir du combat qui eût lieu dans cette rue, date qui a marqué la libération de Baden après 4 années d'occupation nazie.
Il est toujours difficile de relater un évènement après 46 ans. Cependant, en faisant appel à la mémoire de quelques personnes, qui ont vécu cette époque difficile, il est possible de faire connaitre aux jeunes générations, le récit de ce combat.
Juin 1944 : c'était le débarquement, la joie, l'espérance. Rassemblement des jeunes gens de Baden, Larmor-Baden, Le Bono, sur les ordres du Commandant Le Garrec au village de Kerganet, en Plougoumelen, puis, départ vers Saint-Billy en Plaudren, et Saint-Marcel.
Juillet 1944 : fût un mois très dur à supporter, les Allemands étant renseignés, l'étau se refermait sur nous. Ls derniers jours de juillet, les Parachutistes S.A.S., rescapés des durs combats du centre Bretagne, arrivent dans la campagne de Baden. Dans la nuit du 29 au 30 juillet, au lever du jour, le bourg est encerclé par les Allemands, ils frappent aux portes et fouillent les maisons. Cette nuit là, je couchais chez mes parents, mais mon nom ne figurait pas sur la liste affichée sur la porte de la maison, j'ai réussi à quitter le bourg, je savais que les parachutistes étaient au village de Kérihuel, près du château du Rohello, et sont passé chez Hubert Tatibouet, à qui j'ai demandé d'aller les prévenir. Moins d'une heure après, les Allemands étaient au Rohello, et sont passés à quelques mètres des parachutistes camouflés. Inutile d'imaginer ce qui se serait passé s'il y avait eu échange de coups de feu. Les hommes ayant été sortis de leurs lits rassemblés près du cimetière.
A partir du 3 et 4 aout 1944, les parachutistes, au nombre de 8 ou 10, circulent assez librement. Les FFI, de Baden et des environs se rassemblent sur le territoire de Pluneret, barrent la route nationale à la Terre rouge, où il y eut plusieurs accrochages avec les convois Allemands. La situation au bourg de Baden est très indécise, ne sachant pas où se trouve l'ennemi, les parachutistes décrètent le couvre-feu à 19h; quelques hommes de la commune sortent leur fusil de chasse pour monter la garde aux entrées du bourg.
Le 5 aout, il faisait un temps splendide et les paras s'organisent. Il réquisitionnent des tractions-avant, brisent les vitres des voitures pour installer les fusils mitrailleurs. Dans l'après midi, les paras amènent sur la place de Baden un suspect arrêté à Auray, et l'enferment dan une grange à Poulic. Il sera jugé et exécuté. On apprend les exactions de l'occupant en désarroi : 5 personnes fusillées dont 2 prêtres à Sainte Anne d'Auray. La tention monte dans les esprits. Vers 23 heures, le 4 aout, un avion anglais cherchant à parachuter des armes et des munitions, est touché par la DCA dune colonne Allemande stationnée sur la route nationale et s'écrase en flamme sur une ferme de Plougoumelen, tuant 3 personnes, l'équipage de l'avion meurt carbonisé.
Ce n'et pas encore la libération, et l'ennemi est toujours présent avec sa puissance de feu.
Le dimanche 6 aout 1944, à Baden, c'est la fête patronale "Saint Pierre Aux Liens", la population est angoissée, l'activité du pays est réduite. Les paras logent dans le bourg, et se préparent à de nouveaux combats. Des bruits incontrolables circulent, on rentre les drapeaux, on renforce la garde à la tour du clocher, on attend sans trop savoir quoi, La matinée se passe néanmoins calmement.
Les vêpres pour la fête de Saint-Pierre se déroulent en présence d'une assistance réduite, il y aura quand même une procession autour de l'église. L'adjudant Dusval qui porte un fusil mitrailleur et des bandes de balles autour du cou, croise la procession et esquisse un vague signe de croix. Les vêpres se terminent et les fidèles à peine sortis de l'église on entend un des veilleurs s'écrier : "je vois 4 camions plein d'allemands qui viennent de la direction de Plougoumelen". Puis, quelques instants après de dire "ils sont sur la route du Guern". Les Allemands ne pouvant passer par Auray envisagent de traverser la rivière par Crach et se diriger sur Quiberon et Lorient.
Aussitôt 2 tractions montées par les Paras, les armes pointées par les vitres qui n'existent plus, démarrent en trombe et quelques minutes plus tard, l'air est déchiré par un tir en rafale. Cest après le Belano que les parachutistes ont surpris les Allemands par un tir d'armes automatiques, provoquant une débandade naturelle avec blessés et morts. Les paras, avec des méthodes de guerilla, ont fait demi-tour, et les Allemands n'ont pu réagir. On apprendra plus tard que les camions ont poursuivi leur route jusqu'au Guern, où ils ont fait le plein de bois, leurs véhicules fonctionnaient au gazogène, ce n'était plus cette armée super équipée qui avait fondu sur la France en 1940. Ils ont sorti leurs blessés et leurs morts. Il semblerait aussi qu'ils aient pris de bonnes rasades d'alcool, pour se réconforter et se venger. Pour eux, ce sont les "terroristes du village" qui leur ont mené la vie dure, il faut se venger, punir les habitants du bourg complices de la guérilla.
Dans le bourg, l'effervécence s'est calmée, les habitants sont calfeutrés chez eux, on a peur. Vers 16h30/17H, un nouveau cri retentit du clocher : "Les Allemands reviennent armés avec un camion".
Aussitôt, l'adjudant Dusval et ses paras en alerte sur la place de l'église, descendent avec un fusil mitrailleur et leurs armes automatiques, quelques civils se joignent à eux dont Jean Pérono, Pierrot Quénet, Joseph Le Port, François Noblanc et bien d'autres. Certains ont des armes, d'autres portent les boites de munitions. L'émotion est intense pour les rares témoins. l'adjudant Dusval s'arrête à la hauteur des maisons Le Mentec et du Docteur Le Corre (à l'endroit où a lieu l'inauguration de la plaque), s'allonge à plat ventre au milieu de la chaussée, ajuste son fusil mitrailleur et attend. Les autres paras et les quelques civils se couchent ou s'accroupissent dans les fossés de chaque cotés de la rue. Pendant ce temps, les veilleurs du haut du clocher, continuent à renseigner sur les mouvements de l'ennemi. Tout à coup, un camion débouche dans le bas de la rue. Le fusil mitrailleur accompagné des armes automatiques, crépitent dans un déchirement incroyabne, le véhicule est immobilisé, et prend feu. Les allemands qui suivent tente d'avancer en rampant dans les fossés. L'adjudant Dusval ne bouge pas, c'est un échange incessant de coup de feu. Le sergent chef Nicol tente de descendre la rue en longeant le mur. Il est légèrement blessé. Une balle ayant ricoché blessa Jean Pérono à la cuisse. Les civils tirent sans arrêt avec beaucoup de sang froid. soudain une explosion retenti du côté des Allemands, le camion vient de sauter avec des munitions, mais la bataille continue avec rage. Une petite ferme du bas du bourg brûle, la toiture en chaume ayant reçu des balles incendiaires. De temps en temps, on entend des coups de feu plus importants, les ennemis, artilleurs pour la pluspart, ont à leur disposition un canon de 37mm, et prennent pour cibles quelques maisons du bourg, dont celle de Jean Sélo. Durant ce temps, Le café de la paix, entre parenthèse tenu par ma mère, est demeuré ouvert. Les rares clients sont les combattants qui avalent un verre de cidre, et retournent au combat sans rien dire. Les escarmouches ponctuées de coup de feu, et d'explosions sporadiques, se poursuivent ainsi pendant une heure et demi environ. Il est 18 heures au café de la paix quand Joseph Le Port arrive, le fusil à la main, toujours aussi calme et dit sobrement : "tout est à nous", il n'y a plus d'Allemands.
Peu à peu, les gens sortent prudemment de chez eux, descendent le bourg, constatent effaré les résultats del a bataille, 2 cadavres Allemands gisent sur la chaussée, 2 camions et un canon sont abandonnés, on marche sur les douilles des balles, les fils électriques et téléphoniques ont été sectionnés, la maison de Jean Sélo est trouée par les petits obus et les balles, l'intérieur est abimé. Lui, son épouse et leur fils Jean Claude se trouvent à l'intérieur pendant la bagarre. La ferme du Pont de Baden continue à brûler. A près un rapide bilan, on se rend compte qu'il n'y a pas de victime parmi la population, seulement quelques éraflures chez certains combatants. La vi reprend son cours, le lendemain sera jour de liesse.
Les Allemands sont repartis vers le Guern. Ils ont embarqué leurs blessés, transportés sur des volets pris sur les maisons, ainsi que leurs morts, et traversés la rivière d'Auray sur des embarcations pris à la pointe du Guern, mais auparavant, ils ont fait sauter leur dernier véhicule. Quelques soldats sentant la fin de la guerre, déserterons et seront fait prisonniers. Les autres feront partie du camp retranché de la poche de Lorient et ne capituleront que le 7 mai 1945. les paras partiront pour de nouveaux combats, les FFI vers le front de Lorient et Quiberon, et beaucoup rencontreront une fin glorieuse.
Il a été récupéré à la suite de ce combat :
1 mortier Brand de 81mm avec plusieurs obus, 2 mortiers de 50mm avec munitions, des fusils mitrailleurs avec bandes de munitions, des grenades à manche, 2 canons de 20mm, plusieurs fusils.
Christian DUSEVAL
Né le 18 mars 1911 à Beauval
Evadé de France par l'Espagne
Rallie les FAFL le 20 juillet 1943 N° FAFL 36141
Affecté au 1er BIA
Affecté au HQ squadron / 4e SAS
Médaille Militaire à titre posthume par décret du 27/10/1945
La guerre Vendredi 1 septembre 1939-Mardi 5 juin 1945
France
4ème SAS
Dingson
Deuxieme vague Vendredi 9 juin 1944-Dimanche 18 juin 1944
Spenser Samedi 26 aout 1944-Jeudi 14 septembre 1944
HQ Squadron
blessé à Garchy Samedi 2 septembre 1944
"L’Adjudant Duseval du Squadron de Commandement est tué par un obus de 88 tiré par un char «Tigre» sur son véhicule a Cosne ."
mort à l'hôpital de Cosne Dimanche 3 septembre 1944
sergent chef Rene Richert
Naissance : 3 avril 1921 - Allemagne
Origine sociale : militaire
Point de départ vers la France Libre : Amérique
Engagement dans la France Libre : USA en avril 1943
Affectation : FAFL / parachutiste
Grade atteint pendant la guerre : sergent
En 1939, René Richert sert dans la marine. Il sera à bord du « Strasbourg » lorsque ce dernier se sortira de Mers-el-Kébir. Il rejoint bientôt les forces françaises libres à Londres, et ne tarde pas à s'enrôler dans les S.A.S.. Le 9 juin 1944, il saute sur Saint-Marcel en Bretagne et se couvre de gloire lors des différents combats de Libération. Il participe ensuite à la bataille des Ardennes, puis à la campagne de Hollande. Nommé sergent, il part pour Saigon. A son retour, il sert deux ans à Dakar puis en Algérie. Le sergent-chef Richert quitte ensuite le service actif. Il est alors chevalier de la Légion d'honneur, porte la médaille militaire, la croix de l'ordre national du mérite. Il avait été six fois cité. Il décède en 1985.
132e promotion de l'Ecole Nationale des Sous-Officiers de Saint-Maixent.
Francis Nicol
Né le 26 janvier 1915 à Cambrai
Engagé au 1e RI le 19/10/1935
Campagne de France. Fait prisonnier le 18/06/1940 à Antrain
Evadé le 5/04/1942
Evadé de France par l'Espagne le 20/12/1944
Libéré et évacué vers le Maroc le 22/08/1943
Engagé aux FAFL n°36286
Embarque à Alger le 29/10/1943
Affecté au 4e BIA à Camberley le 6/11/1943
Breveté à Ringway le 4 janvier 1944 brevet N° 2350
Affecté au 3e squadron / 4e SAS
Military Medal
Légion d'Honneur
Médaille des blessés
Médaille des évadés
Croix de guerre 39-45 - 4 citations
La guerre
Regroupement en Grande-Bretagne
Auchinleck fevrier 1944-juin 1944
4ème Bataillon SAS-2ème R.C.P
Squadron 3
France
4ème SAS
Cooney Parties Mercredi 7 juin 1944
Pierre 409
rejoint la base Dingson
rejoint le secteur d'Auray
Spenser Samedi 26 aout 1944-Jeudi 14 septembre 1944
Squadron 3
Franklin Dimanche 24 decembre 1944-Mardi 30 janvier 1945
Squadron de combat
Troup B
Platoon 2
Amherst Mercredi 4 avril 1945-Vendredi 20 avril 1945
4ème SAS
3rd Squadron
Stick 14
Reste d'un planeur qui a transporté une partie des jeep sas près de Locoal-Mendon, sur le site de Malachape, proche de Sainte Helène (entre Nostang et Kervignac)
le reste des jeep a été largué par parchutage.
Le 3 aout 1944, dans le secteur de Malachappe, sont parachutées des jeep armées. Le Lieutenant Paoli les commande, font partie des équipages le sergent-chef Ituria, le caporal-chef Le Goas, les caporaux Maigret et Golder, un jeune patriote, Charly Romieux qui leur servira de guide. Sous la protection de ces jeep, le 6 aout 1944, une dizaine de planeurs transportant chacun une jeep armée et son équipage, atterissent de jour dans le secteur d'Erdeven. Ce semi débarquement aéroporté s'effectue à quelques centaines de mètres des troupes Allemandes, qui, impréssionnées et stupéfaits par cettes arrivée pour le moins spectaculaire, n'osent pas attaquer. Cet exploit est cité par le général Eisenhower dans ses mémoires.
Ce nouveau détachement de jeep est commandé par le capitaine Betbèze, avec pour adjoint le sous-lieutenant Sadorge.
Dans la presqu'ile de Sainte-Hélène, à Nostang, à Hennebont et plus généralement dans la région de Lorient où afflue des milliers d'Allemands, ces Jeeps SAS font merveille. Les parachutistes SAS attaquent blockhaus dans lesquels sont solidement retranchés et sur les colonnes isolées.